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Karma Not Available

8 janvier 2013

Les mécanismes biologiques n'iront bientôt plus assez vite pour nos besoins IT

Si l'on peut implanter une mémoire à un individu dans le futur, il est possible que cell-ci ne soit pas directement implantable dans le cerveau, mais sous la forme d'un ensemble de blocs neuronaux artificiels qui viendraient juste se câbler sur le cerveau existant. La limitation proviendrait du fait que les axones naturels ne peuvent pas pousser et s'interconnecter aussi vite que requis, et permis par les neurones artificielles ( qui peuvent être biologiquement identiques mais génétiquement modifiés). 

Ca serait intéressant de connaître comment fonctionne actuellement les neurones artificiels et de quoi ils sont fait..

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8 janvier 2013

Et si nous avions la possibilité de vivre de façon réelle des expériences virtuelles...

enregistrées par d'autres ou simulées, est-ce que les gens qui en ont les moyens vivraient encore dans la vie réelle ? Ce que nous appellons la vie réelle n'est en plus qu'une représentation très subjective issue de nos perceptions et schémas cognitifs : qu'est-ce qui justiferait de porter un jugement moral négatif sur ces personnes ? 

Dans la même lignée, peut-on considérer que ces personnes sont immortelles ? On peut imaginer que leur corps s'use moins vite : pas de stress, pas de substances toxiques ingérées... Devront-elles faire du sport ? Comment se nourrissent-elles? Quand le corps meure, que se passe-t-il ?

Certaines personnes se seront imaginé mourir tel qu'on nous l'apprend quand nous sommes petits : mais des personnes de cette génération virtuelle, capable de se backuper ne mourront pas. Comment accueille-t-il cette prise de conscience ? Quel est le prix d'un backup ? Quel est le prix d'une vie ?Comment réagissent les communautés religieuses face à cette absence de mort ? On devient immortel dans les réseaux...

22 novembre 2012

Le reflet dans le miroir

Hier soir encore il avait essayé.

Elle ne comprenait pas, ne voyait pas ce qu'il trouvait désirable chez elle.

Souvent, elle tentait de se mettre à sa place. Elle se plantait devant le miroir et faisait en sorte de se regarder avec les yeux d'un homme.

Mais son reflet lui renvoyait toujours la même image, celle d'une masse informe, maladroitement camouflée sous de multiples couches de vêtements. Plus elle se scrutait, plus ses défauts lui crevaient les yeux, plus c'était une torture pour elle. Rien n'allait, elle ne s'accordait aucune bienvieillance. Ce qui aurait dû être les atouts classiques d'une femme ne trouvait aucune grâce à ses yeux.

Son visage? Quelconque. Elle faisait bien de temps en temps quelques tentatives pour arranger les choses, avec un peu de maquillage, mais il faut bien l'avouer, elle se sentait plus souvent déguisée que mise en valeur.

Sa poitrine alors? Trop grosse, et tombante avec ça. Les diverses variations de poids qu'elle avait subies tout au long de sa vie avaient e raison de l'élasticité de sa peau, c'était d'une tristesse à pleurer... Pas le temps de mettre des crèmes comme toutes ces greluches aux mille et une astuces beauté... Jus de citron le matin au réveil pour un teint frais, shampooing avec rinçage au vinaigre pour des cheveux brillants, jet d'eau froide après la douche pour la fermeté de la peau, gommages, masques et soins en tous genres... Très peu pour elle, de toute façon ses journées ne lui permettaient pas de se payer le luxe de s'occuper d'elle et d'elle seule. Son corps tout entier en était l'effarante démonstration.

Pour compenser ce manque de temps, pour se faire pardonner ce manque d'égard pour lui, elle mangeait. Tout le temps. Tout ce qu'elle trouvait. Comme un réconfort pour ce grand oublié, qui devant ses yeux enflait à vue d'oeil, qui tous les matins la faisait souffrir le martyre quand, désespérée, elle parcourait son armoire en quête d'un vêtement dans lequel elle rentrait encore.

C'est tout ça qu'elle voyait quand elle faisait face à son miroir, toutes ces choses qui remontaient et qui la forçaient à se rendre à l'évidence : elle était une moins que rien. Incapable du moindre effort. Flasque et sans aucune volonté. Elle se dégoûtait.

Alors pourquoi la désirait-il encore?

Dès qu'il s'approchait un peu trop près d'elle, elle sentait ses muscles se raidir. Elle appréhendait qu'il la touche, et il avait fini par s'en rendre compte. Il avait eu le tact de redoubler de douceur, et à force de persévérance parfois elle se laissait aller. Elle l'aimait comme au premier jour, peut-être même plus... C'est avec lui qu'elle avait découvert sa sexualité, ils avaient tout appris ensemble et s'étaient construits une telle complicité qu'aujourd'hui ils se connaissaient sur le bout des doigts. C'était un amant merveilleux.

Mais voilà. Son mal-être avait commencé à la ronger et ses caresses devenaient une épreuve. Elle ne sentait plus la douceur de ses mains sur sa peau, elle visualisait mentalement les obstacles qu'elles allaient rencontrer. Elle sentait ses doigts buter sur ses bourrelets ou effleurer ses poils qu'elle n'avait (encore) pas eu le temps d'épiler.

Il s'obstinait à essayer de la faire jouir. Il y avait toujours mis un point d'honneur. Mais là ça frisait le ridicule. Elle s'était surprise à le comparer à ces joueurs de cartes qui abattent leurs atouts un par un... Là les cartes auraient pu s'appeler massage langoureux, léchage de seins, cunnilingus ou encore levrette ou amazone... C'était d'autant plus risible que ses gestes étaient parfaitement mécaniques, et suivaient toujours le même rythme, le même ordre, la même durée. Lui aussi se lassait, visiblement.

Il ne pouvait pas ne pas se rendre compte que quelque chose n'allait pas, et malgré tout il continuait. Après tout, peut-être pensait-il à quelqu'un d'autre? Peut-être même qu'il la trompait, et que c'est pour ça qu'il supportait encore tout ce cinéma... De toute façon, elle pourrait difficilement lui en vouloir, elle ne faisait rien pour que ça s'arrange. Elle attendait, fataliste, le jour où il en aurait assez de donner sans rien avoir en retour, assez de devoir toujours lui prouver qu'il l'aimait.


Le jour où ils se sépareraient, elle savait très bien ce que les gens diraient. Ca ne la révoltait même pas. Ils auraient raison.

Elle l'aurait bien mérité.

 

1 novembre 2012

Interlude au sein du cours d'histoire des sciences

Une main sur chaque tempe, les coudes ancrés dans le bois usé de la tablette de l’amphithéâtre, il n’écoutait qu’à demi la litanie du professeur.  Il recevait simultanément au fond de son esprit la liste des dernières vidéos de live sex disponibles sur sa plateforme favorite. Il y reconnut une amie et ajouta la vidéo à la liste de celles qu’il regarderait dans le métro ou peut-être en faisant l’amour à une autre, moi jolie, plus tard. Il débrancha pour un instant son esprit du H.U.B. et se prit à observer les autres étudiants autour de lui. Les rangs clairsemés prouvaient clairement que se déplacer était devenu obsolète. Il s’interrogea sur sa propre venue : il voulait rencontrer d’autres personnes de son âge physiquement mais s’apercevait que tous à quelques exceptions près étaient présents sans l’être, tout occupés à vivre à l’intérieur de leur crâne, confortablement lovés dans le H.U.B. qui leur permettait d’être toujours dans un endroit meilleur, loin de la banale et crasse réalité. Quelques gauchistes étaient cependant attentifs aux dires du professeur, ceux-là avaient renoncés au H.U.B. ; ils avaient renoncés de manière plus ou moins volontaires par ailleurs car les coûts de connexion au H.U.B. étaient devenus exorbitants ces dernières années du fait des nouveaux impôts sur les durées d’utilisation. Ceux-là préféraient garder leur argent pour s’adonner à d’autres addictions plus physiques et tout à fait légales : l’alcool, la méthadone, la cocaïne. Selvère n’y voyait que peu d’intérêt depuis la dernière génération d’implants qui permettait de stimuler les hémisphères cérébraux de la même façon. Peut-être effectivement trop cher pour eux, se dit-il. Le besoin de rencontrer et de discuter avec les autres en face à face était la seule drogue dont on n’arrivait toujours pas à se passer, malgré les simulations ultra-réalistes, et Selvère avait bien du mal à s’expliquer pourquoi. Les dernières recherches scientifiques sur le sujet montrait que le corps humain dégageait un ensemble d’hormones et d’ondes électriques à très faible portée qui n’était pas pour l’instant reproduit lors des échanges via le H.U.B., mais évidemment ce n’était qu’une question de temps.

Selvère peinait à s’imaginer ce que pouvait être la vie sans le H.U.B. : une perpétuelle ignorance, une lenteur, un handicap. Il se dit qu’il serait mort d’ennui dans une société uniquement réelle. Dommage qu’à cette époque on ne pouvait enregistrer les ressentis et les émotions, il aurait aimé se mettre à la place des grands philosophes du XXIIe siècle ou d’un stoïcien pour comprendre si leurs écrits et paroles n’étaient que pur auto-suggestion ou s’ils avaient effectivement trouvé un quelconque sens à leurs vies si individuelles et si limitées intellectuellement.

Le cours continuait interminablement. S’il avait eu les moyens et la témérité, il aurait essayé les nouveaux modules de chargement instantanés de cours en mémoire conscientielle. Car s’il était une chose d’avoir toutes les données disponibles instantanément, il en était une autre de les faire siennes et de les intégrer afin de les utiliser. Il se résigna à utiliser la bonne vieille méthode manuelle et redirigea son attention sur les dires du professeur.

[NDA : la lecture procure-t-elle des sensations physiques ?]

28 octobre 2012

The HUB

hub« Je ne sais pas » était devenue une blague, une boutade que l’on rétorquait à ses amis quand on ne souhaitait pas répondre à une question indiscrète. Depuis la démocratisation des dernières technologies de partage de connaissances par la mise sur la marché de petits terminaux abordables pour le commun des mortels, et ce dans la plupart des pays occidentaux et asiatiques, le nombre d’humains connectés au H.U.B. se comptait désormais en millions et dépasserait certainement le milliard d’ici la fin de l’année. Au début du siècle, les efforts couplés du public et du privé avaient débouchés sur une technique très astucieuse pour classifier et sémantiser l’information disponible sur internet. Il avait ensuite suffit à une entreprise de mettre en place un moteur de recherche sachant exploiter ces données et de s’allier à un consortium de laboratoires privés en neuro-technologies pour voir naître la première ébauche de ce qu’on appellerait bien plus tard, le H.U.B., pour Humain Unified Brain. De ce projet un peu fou était née la plus grande révolution technologique depuis l’internet : chaque humain, connecté par une puce implantée à la base de son hypothalamus, avait accès de façon instantanée, comme s’il s’agissait de ses propres pensées, à l’ensemble des données, informations, connaissances disponibles sur internet. Il avait fallu nettoyer le web de ce qu’il comptait de contenus inappropriés, et, suite à de nombreuses dérives mafieuses et sectaires, les institutions internationales avaient érigé une politique stricte en matière de sécurité et d’éthique afin d’éviter la propagation de tout contenus répréhensibles. Malgré ces tentatives de régulation, le contenu du hub n’était pas resté très longtemps sans échapper au contrôle de son maître et fourmillait de toute la créativité humaine, la meilleure comme la pire. Les dernières inventions dans le domaine des moteurs de recherche avaient exploité les dernières avancées mathématiques afin de fournir les informations les plus significatives statistiquement et selon la réputation de leurs sources. L’élite de la société, les ingénieurs et chercheurs les plus courus, travaillaient pour ces institutions prescriptrices de l’information qui faisaient la pluie et le beau temps dans les cerveaux humains, sous le regard suspicieux ou complices des agences de renseignements du monde entier. De nouveaux métiers prenaient place au sein de cet écosystème pour garantir la visibilité de leurs clients et Jerrynn passaient ainsi six heures par jour à inonder tant bien que mal la toile de contenus élogieux sur son client le plus important, un cabinet d’avocats dont les échecs avaient été relayés en détail par les organes officiels de l’information collective, pour des raisons qui n’avaient évidemment rien à voir avec la rigueur journalistique.  

Depuis quelques mois, une frénésie s’emparait de l’humanité toute entière. Une firme californienne, annonçait la mise sur le marché d’une nouvelle puce révolutionnaire qui permettait non seulement la lecture mais l’écriture sur le net. Il serait désormais possible d’ajouter un tube de dentifrice à sa liste de courses sans même cesser de se brosser les dents.

[NDA : qu’est-ce qui serait plus simple ? lecture ou écriture ? Ecriture d’abord…]

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9 octobre 2012

L'attente

bkmel_tourment

Une ombre, un silence ont pris possession de mon être.

Je ne suis plus entière sans ce vide qui ne veut pas souvent de moi.

Les vieilles musiques grésillent au creux des soirées tristes, et la cantatrice chante les soupirs ensanglottés que la résignation m'ont faits taire depuis longtemps.

Je suis lasse de n'être plus qu'une attente sans espoir, toujours presque déçue même quand elle est comblée.

Car le souvenir des rares moments d'étreintes, si ardents et si forts, ne suffit plus à réchauffer la langueur infinie des minutes égrénées sans passion. 

30 septembre 2012

Il n'y a plus rien

solitude

Je cesse de croquer ma pomme. Il n'y a plus un bruit. Le téléphone reste muet, malgré le message envoyé. Le réfrigérateur grelotte de temps à autres. Les amis sont loin, surtout ceux qui sont tout près. L'aimé ne répond plus, trop heureux d'être enfin tout à sa maîtresse. Tu la préfères à moi, cette satanée solitude, et elle le sait si bien qu'elle vient me narguer jusque chez moi chaque soir après l'autre. Elle s'assoit à mes côtés et elle ne dit pas un mot, la garce. J'aimerais lui dire que je la déteste, qu'elle me rend triste, qu'elle gâche tout... puis je me souviens à quel point tu l'aimes. Alors il me faut la pardonner, elle aussi, de me faire tant de mal.

Il est allongé sur le canapé, il est tout à moi. Je glisse sur lui qui frissonne. Il ne me voit pas mais il n'aime que moi. Je ne lui parle pas, je ne lui demande rien, je n'exige jamais une attention. Il aime mon absence de conversation, il aime que je ne sois pas. Il aimerait que les autres prennent exemple sur moi et deviennent froids, silencieux et lugubres. Le bonheur l'ennuie, l'enthousiasme l'exaspère, la joie le fatigue. La solitude, si monotone et sans surprise, le met à l'abri de la vie des autres. 

Il n'a pas besoin de dire un mot, de s'expliquer, d'être poli ou aimable. Il peut enfin arrêter de sourire, de prétendre être comme les autres et apprécier leur compagnie. Enfin il n'y a plus un bruit, il n'y a plus rien. Plus rien que la solitude et lui, songeant d'un air inquiet au jour où, l'un de l'autre, ils se seront également lassés .

13 août 2012

Un petit rouquin au bord d’une rivière

Un petit rouquin au bord d’une rivière, assis là comme perdu dans les allées d’un supermarché, regardait les ragondins remonter le cours de la rivière. La petite fille blonde à ses côtés agitait ses pieds dans l’eau glacée en soupirant. Au loin, de grands immeubles entourés d’un nuage de pollution contrastaient piteusement avec le spectacle idyllique de cette nature intacte. Le rouquin jeta un caillou dans l’eau, puis deux. Nouveau soupir de la blondinette. Merveilleuses heures d’ennuis enfantines.

Le psy opina du chef à plusieurs reprises :

-          Et qui sont ces enfants que vous me décrivez ?

-          Je ne sais pas, lui répondit-il. Je n’en ai aucune idée.

-          Vous arrive-t-il fréquemment de rêver d’eux ? Est-ce ce que l’on appelle un rêve récurrent ?

-          Oui. Et ils sont toujours ensemble. Et ils sont toujours en train de s’ennuyer. Je ne vois que leur chevelure, jamais leur visage.

-          C’est intéressant… Si je vous dit le mot « chevelure », qu’est-ce que cela évoque en vous.

Bertrand pensait à des poils pubiens. Des poils pubiens, alors que son rêve porte sur des gamins, quelle horreur, il n’allait pas dire ça quand même. Il n’était pas un pervers, il devait y avoir autre chose.

-          Un… Un cheval. La crinière d’un cheval, prononça-t-il dans un soupir de soulagement.

-          C’est intéressant. Avez-vous un intérêt particulier pour les chevaux ?

La sonnerie du réveil indiquant la fin de séance retentit.

-          Merci M. Talbert. A la semaine prochaine.

Bertrand lui remis soixante-dix euros en liquide au creux de la main, puis franchit sans mot dire le pas de la porte déjà ouverte. Un cheval. Il aurait tout aussi bien pu dire un gnou. C’est une simple association phonétique. Il avait le sentiment qu’il payait un charlatan pour l’écouter gémir inutilement pendant une heure.

Il avait envie d’un bon café, bien fort, bien noir. Ce soir, il allait jouer au tennis avec Rodolphe et celui-ci n’allait pas lui faire de cadeau, pas un infime droit à la somnolence. Après s’être assis à la terrasse d’un café - moitié soleil, moitié ombre – il entreprit d’observer les passants : une longue jupe, une barbe de trois jours, une famille de touristes espagnols, le claquement des talons sur le pavé, une jeune fillette à bicyclette, un petit garçon roux. Une jeune fillette blonde à bicyclette rose, un petit garçon roux qui tenait un éclair au chocolat. Une fillette blonde, un petit garçon roux.

-          Bonjour monsieur, qu’est-ce que ce sera pour vous ? interrompit bruyamment le serveur, interposant son tablier entre Bertrand et ce spectacle incroyable.

-          Un… Un café, bien fort, bien noir. Double expresso. Vous pouvez vous pousser s’il vous plait ?

Bertrand n’en revenait pas : la petite fille et le garçonnet roux de son rêve se tenaient là, à quelques mètres devant lui, elle descendue de son vélo, lui dévorant son éclair, tous deux accoudés à la fontaine publique. Ils faisaient mine de ne pas se connaître, mais lui savait.

Le serveur déposa son café sur la table en verre et attendit d’un air perplexe que Bertrand, qui ouvrait de grands yeux en fixant la fontaine située face au troquet, ne lui jeta d’un air distrait la monnaie nécessaire. Qu’est-ce que cet homme pouvait donc observer avec tant d’insistance, les yeux comme vissés à quelque évènement extraordinaire ? Le serveur ne vit rien qui ne lui parut particulier et se dirigea vers la table suivante en haussant les épaules.

Pourquoi faisaient –ils semblants de ne pas se connaître ces gosses ? C’était elle, c’était lui, il en était sûr. Fallait-il leur dire ? Les observer ? Ou bien… Une colère noire s’installa insidieusement en Bertrand, raidissant ses muscles, courbant son dos… Les petits fumiers, ils mentent à tout le monde. Moi, je sais la vérité. Ils mentent à tout le monde. Des images venaient naturellement à ses yeux. Une tête d’enfant dans chaque main, leurs petits minois en train d’étouffer dans la glaise humide au bord de cette foutue rivière. Une main sur chaque tête, les doigts enroulés dans les mèches blondes d’un côté et les mèches rousses de l’autre. Une main sur chaque tête, ce ne serait pas bien long.

11 juin 2012

Ecriture libre - Le Vide

Le silence est plus glaçant et plus tenu lorsqu'il est en soi. Une mâchoire fermement serrée tentera de le retenir mais les yeux le laisseront à coup sûr s'échapper sans que la pudeur ne puisse rien y faire. Le vide est le meilleur ami du silence. Ils sont tapis tous deux au fond des êtres, jouant à la belote, se tapant sur les cuisses, et quand ils se décident à se dégourdir un peu, ce n'est que pour prendre l'âme qui les accueille pour un terrain de jeux sadiques, un royaume qui ne leur semble jamais plus majestueux que mis à feu et à sang. 

11 juin 2012

Nous y sommes

De par la nécessité de laisser les écrits vagabonder hors de ma tête dans laquelle ils commencent à se sentir à l'étroit, me voilà enfin prête à écrire. Un projet de nouvelles pour l'instant.  A suivre...

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